Voilà ma fille qui rentre de l’école toute contente d’avoir à lire un texte le 11 novembre lors de la cérémonie de commémoration de ma belle commune de Waldighoffen dans le Sundgau (dans le sud de l’Alsace pour les lecteurs d’ailleurs).
Effectivement, elle doit lire un texte, un extrait d’un poème de Jacques Hubert Frougier, intitulé « 14-18 Folie meurtrière ». Ce n’est pas le poème le problème, il est touchant et sincère.
Elle aurait dû lire le texte en orange.
Hélas, si les soldats français chantaient bien la Madelon en montant au front, ce n’était pas le cas de nos ancêtres enrôlés dans l’armée allemande pour défendre leur Heimat (notre belle Alsace, autonome au sein de l’Empire allemand depuis le 31 mai 1911). Ils étaient environ 380 000 Alsaciens sous uniforme allemand… contre moins de 5 000 sous uniforme français (Source, Histoire d’Alsace de François Waag).
Voilà un exemple de la façon insidieuse qu’a la France de voler aux peuples des provinces (en latin, pays vaincus) leur histoire pour leur en inculquer une autre complètement fantaisiste et tout à sa gloire. Ceci au mépris de la plus élémentaire vérité historique.
On sait pourtant les dégâts engendrés par le mensonge notamment dans les familles adoptives. Quand tous nos gamins apprendront que la France, par sa machine à formater les esprits au modèle « un et indivisible » qu’on appelle « éducation nationale », leur a menti, se sentiront-ils encore Français ? À voir le succès grandissant des autonomistes des régions périphériques de la France, on peut en douter. Et pourtant, la Marianne, pas encore voilée, continue comme si de rien n’était.
Pour ma part, je refuse que ma fille se prête à cette mascarade en prêtant sa voix pour lire un poème juste… mais juste pour les soldats français. Nos anciens, eux, se battaient sous uniforme allemand et c’est leur faire insulte que de faire comme si cela n’avait jamais existé.
Et que dire de l’attitude de la France en 1918 ?
L’heure est venue de renvoyer le centralisme parisien aux oubliettes, on a assez souffert de ses méthodes de voyous.
Ma fille est triste de ne pas partager ce moment avec son copain Adam, mais elle a parfaitement compris. C’est aussi notre rôle de parent que d’apprendre à nos enfants à prendre de la hauteur en s’appuyant sur de solides racines. J’invite les autres parents d’enfants alsaciens à ne pas cautionner ce mensonge.