Chers dirigeants… élus,

Ainsi donc, nous serions en démocratie, ce système selon lequel, et c’est écrit à l’article 2 de la Constitution française, dont je suis encore dépendant, malgré moi (le malgré-moi étant un mal très alsacien) : Son (le) principe (de la République française) est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Le peuple, ce sont les imbéciles comme moi qui payent impôts et taxes pour payer les décideurs comme vous pour que vous preniez des décisions qui aillent dans le respect la vie commune et harmonisent le vivre ensemble.

Ceci est d’autant plus vrai que l’article 3 de la Constitution dit exactement le contraire de l’article 2, à savoir que « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et la par le voie du référendum ».

Et là, on voit tout de suite l’entourloupe. La souveraineté nationale appartient au peuple, mais le pouvoir appartient aux élus qui n’entendent pas le partager avec les citoyens, puisque les résultats des trois derniers référendums organisés ont été systématiquement inversés par les élus :

  • Le peuple a dit non à l’Europe, les élus ont décidé l’inverse et nous avons cette Europe puante du fric et de la finance ;
  • les Alsaciens ont dit non à une grande région Alsace, les élus ont décidé qu’ils ont auront un truc encore plus gigantesque, à savoir le grotesque Grand Est et en prime, un giga département Alsace avec de giga comcom qui est en fait l’objet de ce post ;
  • les Nantais ont dit oui à l’aéroport Notre-Dame des Landes, mais les élus ont décidé que non. Sur ce dernier point, on mesure toutefois comment les élus savent manipuler les circonscriptions électorales en fonction du résultat souhaité… passons.

J’en arrive donc aux questions. La fumeuse loi NOTRe, visait à donner une dimension européenne aux régions françaises pour leur permettre d’affronter la mondialisation… soit. On commence seulement à mesurer l’hérésie de ce délire d’énarque, mais je vais rester ouvert et essayer de comprendre en partant du vécu de ma petite commune de Waldighofen, dans le sud de l’Alsace, cette région d’où l’on voit la Suisse…

Avant la loi NOTRe, notre comcom humaine, Ill et Gersbach avait décidé d’ouvrir une déchèterie qui, sous la houlette de l’ancien maire, s’était implantée à Waldighoffen. Muni d’une carte que j’avais pu retirer, en m’y rendant à pied, dans les bureaux de ma comcom, sis alors à Waldighoffen, je pouvais y aller autant de fois que je voulais, aux heures d’ouverture. Que surviennent un jour une exception, pour une raison bien précise (aménagement, dégât des eaux, etc.) et on pouvait encore contacter le maire avec qui il était possible de s’arranger et de faire ouvrir la déchetterie à titre exceptionnel. On était dans un système pratique, humain, qui permettait de recycler ses déchets. 

Et puis, il a eu la loi NOTRe, que vous avez tous acceptés, sans vous battre autrement que par des propos méfiants dans la presse. Il faut dire qu’à la clé, le pouvoir avait tout prévu, puisque l’indemnité liée à vos nouvelles fonctions d’élus augmentait à l’avenant du nombre d’habitants de la comcom… passons.

Dès lors, la méga comcom, décidé par un Préfet (rappel de l’art. 2 de Constitution : gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple) s’est installé avec cette promesse de plus d’efficacité à moindre coût.

En ouvrant un jour ma boite aux lettres, j’y trouve un document sur lequel je découvre que mon badge d’accès à la déchetterie ne serait plus valide et qu’il me faut récupérer le nouveau, qui me donne droit à 18 passages par an ???

Mais où est le progrès quand avant je pouvais me rendre à la déchetterie quand bon me semblait ? Ah oui, je peux me rendre à la déchèterie d’Altkirch ou celle d’Illfurth, quel progrès ! Je dois faire plus de kilomètres et mon passage est compté, j’ai du mal à comprendre où est le progrès.

Je me rends donc à pied dans les locaux de la comcom pour récupérer mon nouveau badge et là, surprise ! Les bureaux sont fermés, pas de panneaux pour indiquer les horaires d’ouvertures, juste une invitation à sonner si l’on veut se rendre au service « enfance et jeunesse ». Je sonne donc pour m’enquérir des horaires d’ouvertures, et là, on m’apprend qu’il n’y a plus d’accueil, et que seuls les services de la voirie et de l’enfance sont encore présents dans les murs de ce qu’il faut bien appeler « l’ancienne comcom »… 

Pour récupérer le fameux badge, pas d’autres choix que de me déplacer à Ferrette, dont les bureaux ne sont ouverts que le lundi et le mercredi. Zut, pas d’horaires sur le papier que j’ai récupéré à mon ancienne comcom… Qu’à cela ne tienne, je vais donc appeler pour m’enquérir des horaires. Hélas pour moi, la personne en poste à Ferrette est malade et le service est donc fermé aujourd’hui, seule alternative : attendre la semaine prochaine ou rouler jusqu’à Altkirch en priant pour que la personne de l’accueil n’avale pas de travers une bouchée de son repas de midi…

Pas de doute, je ressens très bien tous les bienfaits de cette loi NOTRe qui éloigne chaque jour les services publics de ses administrés… Tant qu’à faire, pourquoi ne pas fermer tous les bureaux et passer à une administration centralisée en ligne avec de grands bureaux d’accueil… à Paris, le reste se faisant par internet ?

Mais si les bureaux ferment et que la charmante personne qui m’accueillait avant dessert maintenant l’intégralité de la comcom, c’est qu’il y a eu une réduction d’effectif. Alors, pourquoi mes impôts locaux n’ont-ils pas baissé ? 

De plus, cette nouvelle méga comcom a récupéré des compétences de ma commune, mais alors, pourquoi les impôts de ma commune ne baissent-ils pas ?

Pourquoi dois-je maintenant prendre mon véhicule pour me rendre à Ferrette ou à Altkirch pour chercher cette nouvelle carte ? On sait que détruit notre planète en faisant des kilomètres, 18 km aller-retour si je vais à Ferrette, 23 km pour Altkirch.

Quid du prix de la course avec l’essence qui augmente, est-ce là la notion de proximité qui a été utilisée pour vendre la sauce piquante au goût amer de la loi NOTRe ?

Le fait est là incontestable et lamentable, les comcom ne sont plus des instances de proximité visant à mettre en commun des compétences déléguées par les élus communaux, les derniers « élus » encore en phase avec le peuple… À quand l’élection des conseillers des comcom au scrutin de liste (donc politisé pour donner encore plus de poids aux partis politiques) pour enlever définitivement les derniers pouvoirs aux maires ?

PS : Comme un signe qui ne trompe pas, quand vous cliquez sur l’onglet territoire du site de la communauté de communes du Sundgau, vous pourrez contempler… le vide, la page blanche, le néant. À l’image de ces méga trucs, en somme.

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