Pas de liste d’entente à Waldighoffen

Chères concitoyennes, chers concitoyens de Waldighoffen,

J’ai lancé un appel pour une liste citoyenne d’entente à Waldighoffen il y a quelques jours.

Je n’ai eu que des échos positifs de toutes les personnes que j’ai rencontrées et avec qui j’ai abordé le sujet, d’autant plus que certains m’ont raconté les tensions entre voisins de listes différentes. (ce qui démontre à quel point ce système nous manipule et nous pousse à des comportements qu’en temps normal nous n’aurions pas.) Il y a clairement une attente et une demande des habitants. 

J’ai aussi rencontré des colistiers des deux listes, qui tous se sont déclarés « solidaires » de leur tête de liste.

Que m’ont-ils dit de ma proposition ? Tout d’abord, que j’étais en avance sur mon temps et un brin utopiste, mais que dans le fond, j’avais raison. Selon certains d’entre eux, je négligeais un peu trop que nous étions à Waldighoffen et que les mentalités y sont ce qu’elles sont. Ils ne se rendaient même pas compte qu’ils participaient à cette « mentalité » en continuant à être « solidaires » de leur tête de liste. Quand je soulignais, justement, l’importance d’arrêter ces divisions et le fait qu’elles n’étaient que le fruit du système, je n’ai pas été entendu. Pourtant il aurait suffi de quelques colistiers pour mettre fin à ces guerres intestines qui vont nous coûter cher.

J’ai eu beau essayer de convaincre, les rancoeurs sont trop tenaces, les vieux réflexes sont encore trop prégnants, il faut encore du temps au temps pour que les esprits comprennent…

Que va-t-il se passer maintenant ? Il y aura deux listes en lice pour cette nouvelle élection et donc, sauf cas exceptionnel d’une égalité parfaite au premier tour, un vainqueur avec 15 sièges et un vaincu avec 4 sièges qui, si j’ai bien compris, risquent fort de rester vides. Une coalition d’intérêts particuliers, qui représentera sans doute moins d’un quart des votants, imposera sa minorité à la majorité.

Une chose est claire, nous continuerons à nous coucher à la comcom, à subir la volonté des communes les plus peuplées (Altkirch et Illfurth) et à payer pour eux. Ça, clairement, ça ne changera pas.

Pour ma part, je ne participerai pas à cette mascarade de démocratie et je m’abstiendrai sagement. Tout au plus irais-je me renseigner pour savoir qui sera le prochain maire en fin de soirée.

Je pense que si chacun faisait comme moi pour dire aux deux listes en lice que leur guéguerre ne nous intéresse pas, le message passera. Qu’il passe ou pas, quelle sera la légitimité de l’équipe qui l’emportera ?

Appel à liste citoyenne d’entente pour Waldighoffen

Chères concitoyennes, chers concitoyens de Waldighoffen,

 

Un système au bord du gouffre

Tout au long de la campagne des élections municipales, qui a été annulée, je dénonçais le système qui est le nôtre parce qu’il engendre seulement divisions, rancœurs, haine, etc.. Il suffit de regarder l’actualité pour comprendre…

Ce système est bon pour ceux qui cherchent à conserver le pouvoir, mais il est nuisible aux citoyens.

Par exemple, les maires avaient encore, par leur proximité avec les citoyens et par les pouvoirs qui étaient les leurs, la capacité d’incarner une démocratie de proximité, proche des gens.

Insupportable pour ceux qui veulent imposer le Nouvel Ordre Mondial ; les maires étaient en quelque sorte le dernier contre pouvoir encore en mesure de leur résister.

Il a donc été décidé, sous Sarkozy, qu’il fallait affaiblir le pouvoir des maires. Désormais la plus grande minorité qui dispose d’office de la majorité des sièges pour imposer sa politique à la majorité. Ainsi, la liste qui obtient le plus de voix, ne serait-ce qu’une seule, remporte d’office une large majorité. Par exemple, à Waldighoffen, la liste gagnante disposera de 15 sièges sur 19 ! Voilà leur conception de la démocratie.

Mais pour les tenants de ce système, les maires disposaient encore de trop de pouvoirs. Alors, sous Hollande, les pouvoirs des maires ont été transférés à des mégacomcom dans lesquels les citoyens ne sont plus rien.

Résultat : les élections municipales ne sont plus que des coalitions d’intérêts particuliers parfois servis par des têtes de liste aux égos problématiques qui espèrent s’imposer, même d’une seule voix, pour servir leur coalition. Il n’est plus possible de discuter, les outrages, le dénigrement et les coups bas prennent le pas sur les confrontations d’idées et de projets pour l’intérêt général.

Une crise profitable pour certains

Je vous avais prédit une crise dans mon premier tract de campagne en octobre 2019. Je pensais à une nouvelle crise financière majeure, liée au système de création monétaire, mais le Covid est venu, très opportunément, sortir nos grands financiers d’un très mauvais pas.

Désormais, les plus riches sont encore plus riches (Bernard Arnaud a gagné 110 milliards d’euros depuis la crise)… et les pauvres de plus en plus nombreux et de plus en plus pauvres. Et cela crée des tensions qui devraient nous inciter à réfléchir.

Risque de guerre civile

On évoque désormais ouvertement le risque d’une guerre civile… et dans les faits, tous les ingrédients sont là pour qu’elle arrive (immigration massive, pauvreté extrême d’un côté, richesse inadmissible de l’autre, et l’inflation qui commence…).

Tout porte à croire que nous allons au-devant de temps très difficiles. Pouvons-nous nous permettre d’aborder les difficultés qui nous attendent en étant divisés ?

Que faire ?

Quand je discute avec les uns ou les autres, on en revient toujours à cette sempiternelle phrase : que voulez-vous qu’on y fasse ? « So ist es » disent les anciens.

Et bien non, les choses ne sont pas écrites et nous pouvons reprendre la main.

Commençons par la base, le premier pas, en refusant d’abandonner notre pouvoir de citoyen à des « représentants » qui n’ont aucun compte à rendre.

Ne plus abandonner son pouvoir, c’est exister et s’affirmer. Tous ensemble nous formons une collectivité animée par une intelligence collective. Cette intelligence collective est plus sûre, plus responsable, voit plus loin, comprend mieux que 19 conseillers municipaux qui, bien souvent, votent, les yeux fermés, ce que décide le maire.

Unis, conscients de nos responsabilités vis-à-vis de la collectivité, respectueux des autres, nous pourrons nous préparer à affronter l’avenir. S’il est sombre, nous nous en sortirons mieux par la solidarité, la fraternité et l’entraide, s’il est plus lumineux, nous le serons encore plus, parce que nous nous connaîtrons et nous aurons cette certitude d’appartenir à une collectivité qui fait sens.

Comment faire ? 

Et bien tout simplement en refusant de jouer avec les règles du jeu qu’on nous impose. Nous sommes une commune de 1600 habitants, nous avons encore la taille et la capacité de gérer, conjointement, nos affaires en nous réunissant une fois par mois pour prendre les décisions à la place du Conseil municipal.

Même si seulement 50 personnes viennent aux réunions, nous serons toujours plus intelligents que 19… Pour se mettre en conformité, il suffira que le Conseil municipal élu vote à l’identique en séance officielle.

Appel à créer une liste citoyenne d’entente

J’appelle donc Patrick Riegert et Jean-Claude Schielin, à ne plus jouer le jeu de la division et du conflit qu’attend le système de nous.

Faisons une liste unique de 19 citoyens, sans évoquer qui sera candidat au poste de maire. Les 19 noms seront placés sur la liste par tirage au sort. Quand la liste sera élue, les habitants seront réunis et ceux qui aspireront à devenir maire, parmi les 19 élus, pourront se déclarer. C’est l’ensemble des habitants présents élira le nouveau maire, les adjoints, les commissions, etc. Le reste sera défini au fil des réunions avec les habitants.

J’insiste surtout auprès des colistiers qui seront sollicités pour faire une liste : c’est à vous qu’il appartient de dire à votre tête de liste que vous ne voulez plus de cette guerre et de cette division et de faire liste commune.

Je me propose de centraliser les candidatures de ceux qui ont envie de changer la donne, mais si quelqu’un d’autre veut se charger de ce travail, il est le bienvenu.

Nous avons jusqu’au mercredi 15 juin. Je me tiens à la disposition de qui le souhaite pour faire aboutir cette proposition. Si nous y parvenons, nous rejoindrons la liste de plus en plus grande de ces citoyens qui ont décidé de se lever et de ne plus courber l’échine.

Je précise que je ne chercherai pas à faire une liste comme lors du premier scrutin. Soit mon appel est entendu et nous serons 19, avec, je l’espère Jean-Claude Schielin et Patrick Riegert, soit il n’y aura pas de liste citoyenne. Je pense que la crise que nous subissons depuis plus d’un an aura permis à beaucoup de comprendre les limites de la démocratie représentative…

Un dernier point : les dates du 4 et 11 juillet sont un pur scandale. Quel sera le taux de participation pour le troisième et quatrième dimanche d’élection, alors que beaucoup seront déjà partis en vacances ? Nous devons, hélas, faire avec…

Pour me joindre : 06 52 16 09 26 ou par mail : jf@mattler.me 

 

Comprendre pourquoi nous en sommes-là

Comprendre pourquoi nous en sommes-là

De plus en plus de personnes, autour de moi, me contactent pour me demander comment j’ai pu prévoir la crise majeure qui vient nous frapper, comme si j’avais des dons de divination ou de voyance…

Rassurez-vous, rien de tout ça, car la crise qui arrive était aussi prévisible que 2 et 2 font 4… C’est juste une logique à capter. Et je précise de suite, que la pandémie du coronavirus n’est que le déclencheur, la petite secousse dans la table qui fait tomber le château de cartes… Sans le coronavirus, la crise serait arrivée de toute façon, la question était juste : quand ?

Alors, oui, il faut faire un tout petit effort pour comprendre les mécanismes qui font que le rendement, la productivité, etc. soient devenus la norme. Tout cela découle d’une seule et même stratégie des plus avides d’entres-nous à l’argent et au pouvoir qu’il procure, le pouvoir de l’ombre, bien supérieur à celui de ceux qui sont dans la lumière.

Pour être franc, c’est Seppi, un ami qui m’est cher, qui m’a demandé de faire un effort de pédagogie. Je ne suis cependant pas le spécialiste que beaucoup voient en moi, mais un citoyen averti parce qu’il a passé du temps à chercher l’information et à comprendre… et c’est à la portée de chacun de vous si vous êtes disposé à remplacer les séries de Netflix, qui ne vous enrichissent en rien, par quelques vidéos qui vous feront changer le regard que vous portez sur les choses… et sur votre banque.

Alors si vous voulez profiter du confinement en cours qui risque de durer encore un moment et de vous préparer à ne plus accepter l’inacceptable parce que vous aurez compris, je vous propose de vous former à travers des références littéraires et des vidéos que je trouve pertinentes.

Tout d’abord, merci à l’ami Gérard Foucher, l’un de ceux qui m’ont le plus appris, qui s’efforce de maintenir une base de lecture à jour :

https://gerardfoucher.com/wp-content/uploads/2019/09/Creation_Monetaire_Banques_Commerciales_Les_Preuves_V9.0-1.pdf

J’ai lu une grande partie de ces ouvrages. Je recommande notamment la lecture du livre de Maurice Allais :

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Crise_mondiale_d’aujourd’hui

Gérard Foucher a fait un « pitch » qui se lit très vite et que vous devez lire OBLIGATOIREMENT (3 min de votre temps).

https://gerardfoucher.com/wp-content/uploads/2012/12/Monnaie-dette-LePitch_3.pdf

Mais vous pouvez aussi lire 15 raisons qui devraient nous rendre attentifs à la question

https://onreprendlamain.eu/15-bonnes-raisons-de-sinteresser-de-pres-a-la-monnaie/

Modification du 18 juin 2020 : Je mets cette série d’articles de Valérie Bugault sur le Saker Francophone en ligne. Ils sont longs à lire, mais ils décrivent le mieux ce qui est dans doute en train d’arriver. Ils permettent de comprendre que les états n’ont plus réellement de sens, que le but de certains, c’est un gouvernement mondial avec une monnaie mondiale…

1 – https://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-17-geopolitique-du-systeme-banques-centrales

2 – https://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-27-geopolitique-du-libre-echange

3 – https://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-37-geopolitique-de-loptimisation-fiscale

4 – https://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-47-geopolitique-des-paradis-fiscaux

5 – https://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-57-entreprise-bancaire-linstrument-juridique-du-desordre-politique-global

6 – https://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-67-geopolitique-entreprise-capitalistique-12

7 – https://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-67-geopolitique-entreprise-capitalistique-22

8 – https://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-77-geopolitique-du-concept-de-propriete-privee-12

9 – https://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-77-geopolitique-du-concept-de-propriete-privee-22

Restent les vidéos…

Tout d’abord, il y a la vidéo dans sa version longue de Gabriel Rabhi, le fils du célèbre Pierre Rabhi. Elle présente bien les choses au départ, ensuite il a une approche qu’il assume et avec laquelle je suis en phase.

Edit du 1er mai 2020. Je me dois de rajouter l’interview de Valérie Bugault qui est très éclairante. Dr en droit, cette dame a consacré de longues années d’étude à comprendre le mécanisme mondial en jeu et nous extirpe du brouillard en disant les choses clairement.

Viennent ensuite les vidéos de de Martouf le Synthéticien suisse, que j’apprécie beaucoup et que je vous classe par ordre, parce que sur YouTube ce n’est pas très clair…

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La vidéo ci-contre nécessite une connexion depuis un autre pays que la France… à vos VPN !

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Enfin, il y a le très bon travail de Benoit pour Solidarité et Progrès et sa série de “Il faut VRAIMENT que vous compreniez”. Je mets là aussi les vidéos par ordre pour vous simplifier la démarche

La partie consacrée à la création monétaire est très intéressante et vient bien préciser les explications de Martouf, ci-dessus.

Enfin, pour conclure, cette vidéo de Charles Sannat… Ceux qui auront encore de l’argent en banque après l’avoir vu seront comme ceux qui, alors qu’un tremblement de terre très fort se produit, restent dans leur maison pour voir si elle résiste…

Si vous souhaitez commenter, n’hésitez pas.

Pensez-vous réellement qu’il soit possible de réglementer la finance ?

Pensez-vous réellement qu’il soit possible de réglementer la finance ?

Nous ne savons penser qu’en termes de pays et de concurrence entre pays. Mais notre condition de « citoyen français », informé par une forme de propagande républicaine, ne nous permet pas d’aborder la complexité d’un système que l’on croit toujours cloisonné par les états.

Dans la réalité des faits, il y a une catégorie de la population qui a su s’asseoir sur la démocratie et les frontières des pays pour imposer, au nom de l’égalité et de l’accès de tous à la modernité, une vision d’un monde de progrès auquel on ne peut qu’adhérer. Comme toujours, entre ce qu’on nous présente et la réalité, il y a une autre face, cachée celle-là.

Quand on est un ambitieux chef d’entreprise, on n’arrive pas à concevoir qu’il puisse y avoir des limites. Et plus les bénéfices s’accumulent et plus on de pouvoir et plus on a envie d’encore plus de bénéfices pour encore plus de pouvoir. 

C’est justement sur le lien étroit entre argent et pouvoir que je veux revenir à travers ce post. Je ne vais pas m’attarder sur le financement des partis politiques et des élus. Cette pratique est désormais encadrée en France, et même s’il existe une multitude de manières de passer outre, la pratique est quasiment devenue inutile… En effet, pourquoi se fatiguer à corrompre un élu quand on peut posséder le système ?

En la matière, c’est là qu’on devrait peut-être se rendre plus attentif pour comprendre qui dirige effectivement le système. Pour ne pas sombrer dans la théorie du complot, quelques sources, dont la première qui n’est pas toute récente, puisqu’elle date de 2017 sur les ondes de France Culture. On y parle du mélange des genres entre les hauts fonctionnaires de Bercy et les banques…

https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/faites-sauter-les-banques-24-lobbys-bancaires-et-banquiers-pantouflards

Médiapart n’est pas en reste pour dénoncer tout récemment, le jeu de chaises musical entre Bercy et les banques.

https://www.mediapart.fr/journal/france/200120/jeu-de-chaises-musicales-bercy

On pourrait aussi évoquer la nomination d’un ancien banquier de la BNP à la tête de la Banque de France et de l’autorité de contrôle des banques. Un peu comme si on nommait un président d’une association de bouilleurs de cru à la tête de l’organisme de lutte contre les méfaits de l’alcool…

http://www.geopolintel.fr/article2096.html

On va s’en tenir à ces trois articles, si vous en voulez plus, Google est votre ami, faites juste une recherche avec « bercy banque haut fonctionnaire » et vous serez servis

Résulats de la recherche Google

Et maintenant, cette question : Pensez-vous réellement qu’il soit possible de réglementer la finance ?

Et n’oubliez pas de visiter le site de campagne de la liste “Waldighoffen, réveille-toi !” 

Froides questions à nos dirigeants locaux et nationaux

Froides questions à nos dirigeants locaux et nationaux

Chers dirigeants… élus,

Ainsi donc, nous serions en démocratie, ce système selon lequel, et c’est écrit à l’article 2 de la Constitution française, dont je suis encore dépendant, malgré moi (le malgré-moi étant un mal très alsacien) : Son (le) principe (de la République française) est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Le peuple, ce sont les imbéciles comme moi qui payent impôts et taxes pour payer les décideurs comme vous pour que vous preniez des décisions qui aillent dans le respect la vie commune et harmonisent le vivre ensemble.

Ceci est d’autant plus vrai que l’article 3 de la Constitution dit exactement le contraire de l’article 2, à savoir que « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et la par le voie du référendum ».

Et là, on voit tout de suite l’entourloupe. La souveraineté nationale appartient au peuple, mais le pouvoir appartient aux élus qui n’entendent pas le partager avec les citoyens, puisque les résultats des trois derniers référendums organisés ont été systématiquement inversés par les élus :

  • Le peuple a dit non à l’Europe, les élus ont décidé l’inverse et nous avons cette Europe puante du fric et de la finance ;
  • les Alsaciens ont dit non à une grande région Alsace, les élus ont décidé qu’ils ont auront un truc encore plus gigantesque, à savoir le grotesque Grand Est et en prime, un giga département Alsace avec de giga comcom qui est en fait l’objet de ce post ;
  • les Nantais ont dit oui à l’aéroport Notre-Dame des Landes, mais les élus ont décidé que non. Sur ce dernier point, on mesure toutefois comment les élus savent manipuler les circonscriptions électorales en fonction du résultat souhaité… passons.

J’en arrive donc aux questions. La fumeuse loi NOTRe, visait à donner une dimension européenne aux régions françaises pour leur permettre d’affronter la mondialisation… soit. On commence seulement à mesurer l’hérésie de ce délire d’énarque, mais je vais rester ouvert et essayer de comprendre en partant du vécu de ma petite commune de Waldighofen, dans le sud de l’Alsace, cette région d’où l’on voit la Suisse…

Avant la loi NOTRe, notre comcom humaine, Ill et Gersbach avait décidé d’ouvrir une déchèterie qui, sous la houlette de l’ancien maire, s’était implantée à Waldighoffen. Muni d’une carte que j’avais pu retirer, en m’y rendant à pied, dans les bureaux de ma comcom, sis alors à Waldighoffen, je pouvais y aller autant de fois que je voulais, aux heures d’ouverture. Que surviennent un jour une exception, pour une raison bien précise (aménagement, dégât des eaux, etc.) et on pouvait encore contacter le maire avec qui il était possible de s’arranger et de faire ouvrir la déchetterie à titre exceptionnel. On était dans un système pratique, humain, qui permettait de recycler ses déchets. 

Et puis, il a eu la loi NOTRe, que vous avez tous acceptés, sans vous battre autrement que par des propos méfiants dans la presse. Il faut dire qu’à la clé, le pouvoir avait tout prévu, puisque l’indemnité liée à vos nouvelles fonctions d’élus augmentait à l’avenant du nombre d’habitants de la comcom… passons.

Dès lors, la méga comcom, décidé par un Préfet (rappel de l’art. 2 de Constitution : gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple) s’est installé avec cette promesse de plus d’efficacité à moindre coût.

En ouvrant un jour ma boite aux lettres, j’y trouve un document sur lequel je découvre que mon badge d’accès à la déchetterie ne serait plus valide et qu’il me faut récupérer le nouveau, qui me donne droit à 18 passages par an ???

Mais où est le progrès quand avant je pouvais me rendre à la déchetterie quand bon me semblait ? Ah oui, je peux me rendre à la déchèterie d’Altkirch ou celle d’Illfurth, quel progrès ! Je dois faire plus de kilomètres et mon passage est compté, j’ai du mal à comprendre où est le progrès.

Je me rends donc à pied dans les locaux de la comcom pour récupérer mon nouveau badge et là, surprise ! Les bureaux sont fermés, pas de panneaux pour indiquer les horaires d’ouvertures, juste une invitation à sonner si l’on veut se rendre au service « enfance et jeunesse ». Je sonne donc pour m’enquérir des horaires d’ouvertures, et là, on m’apprend qu’il n’y a plus d’accueil, et que seuls les services de la voirie et de l’enfance sont encore présents dans les murs de ce qu’il faut bien appeler « l’ancienne comcom »… 

Pour récupérer le fameux badge, pas d’autres choix que de me déplacer à Ferrette, dont les bureaux ne sont ouverts que le lundi et le mercredi. Zut, pas d’horaires sur le papier que j’ai récupéré à mon ancienne comcom… Qu’à cela ne tienne, je vais donc appeler pour m’enquérir des horaires. Hélas pour moi, la personne en poste à Ferrette est malade et le service est donc fermé aujourd’hui, seule alternative : attendre la semaine prochaine ou rouler jusqu’à Altkirch en priant pour que la personne de l’accueil n’avale pas de travers une bouchée de son repas de midi…

Pas de doute, je ressens très bien tous les bienfaits de cette loi NOTRe qui éloigne chaque jour les services publics de ses administrés… Tant qu’à faire, pourquoi ne pas fermer tous les bureaux et passer à une administration centralisée en ligne avec de grands bureaux d’accueil… à Paris, le reste se faisant par internet ?

Mais si les bureaux ferment et que la charmante personne qui m’accueillait avant dessert maintenant l’intégralité de la comcom, c’est qu’il y a eu une réduction d’effectif. Alors, pourquoi mes impôts locaux n’ont-ils pas baissé ? 

De plus, cette nouvelle méga comcom a récupéré des compétences de ma commune, mais alors, pourquoi les impôts de ma commune ne baissent-ils pas ?

Pourquoi dois-je maintenant prendre mon véhicule pour me rendre à Ferrette ou à Altkirch pour chercher cette nouvelle carte ? On sait que détruit notre planète en faisant des kilomètres, 18 km aller-retour si je vais à Ferrette, 23 km pour Altkirch.

Quid du prix de la course avec l’essence qui augmente, est-ce là la notion de proximité qui a été utilisée pour vendre la sauce piquante au goût amer de la loi NOTRe ?

Le fait est là incontestable et lamentable, les comcom ne sont plus des instances de proximité visant à mettre en commun des compétences déléguées par les élus communaux, les derniers « élus » encore en phase avec le peuple… À quand l’élection des conseillers des comcom au scrutin de liste (donc politisé pour donner encore plus de poids aux partis politiques) pour enlever définitivement les derniers pouvoirs aux maires ?

PS : Comme un signe qui ne trompe pas, quand vous cliquez sur l’onglet territoire du site de la communauté de communes du Sundgau, vous pourrez contempler… le vide, la page blanche, le néant. À l’image de ces méga trucs, en somme.

L’allemand est aussi une langue de France

L’allemand est aussi une langue de France

Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous ce magnifique texte de M. le professeur Gilbert DALGALIAN, écrit à Mulhouse le 19 novembre 2016.

Pour information, voici sa biographie :

Successivement instituteur à Paris, enseignant de français langue étrangère à Calcutta et à Berlin, professeur d’allemand et chercheur didactique des langues à Zurich, docteur en linguistique (université Nancy II), formateur d’enseignants au Sénégal, en Côte d’Ivoire (UNESCO) et à Munich, spécialiste de l’ingénierie éducative et de l’apprentissage précoce des langues, Gilbert Dalgalian fut, entre deux postes à l’étranger, Directeur pédagogique de l’Alliance française de Paris de 1983 à 1988.

Un grand merci à Jean Baeumlin pour l’illustration. Retrouvez-le sur Facebook : https://www.facebook.com/lovely.elsa.alsace/


Le linguiste se trouve dans cette position singulière de devoir enfoncer des portes ouvertes — des évidences donc — que la politique et les idées reçues s’acharnent à verrouiller.

C’est pourquoi il me revient de rappeler ces évidences, car les idées reçues sont aussi résistantes que des verrous. Et au-delà des évidences, il me faut également désamorcer ces idées reçues et les phobies sous-jacentes.

D’abord les évidences :

L’Alsace et la Moselle ne sont pas les seules régions qui possèdent une variante germanique autre que l’allemand standard. Il est utile de se remettre en mémoire le recours respectif au standard et à la langue locale dans l’ensemble des pays germanophones.

En Allemagne les locuteurs badois, wurtembergeois et bavarois — même lorsqu’ils pratiquent leur langue régionale à l’oral — basculent vers le standard lorsqu’ils passent à l’écrit.

Pourquoi ce basculement ?

Souvent pour être compris d’un public plus large : cent millions de germanophones natifs, ce qui fait de l’allemand la première langue de l’espace européen. Mais aussi et surtout parce que le standard permet de couvrir bien des domaines que la langue régionale, même vivace comme en Bavière, ne couvre pas.

Quels sont ces domaines auxquels seul le standard donne accès ? Une grande part de la sphère professionnelle et commerciale, la totalité de la sphère administrative, l’essentiel des disciplines scolaires et universitaires et la plupart des activités littéraires et journalistiques. Cela même quand des auteurs maintiennent contre vents et marées une littérature, une poésie et une presse en langue régionale. (Pour le bavarois je citerai ici l’écrivain et humoriste Ludwig Thoma).

La situation en Autriche est assez semblable à celle de l’Allemagne du Sud et je ne m’y étendrai pas. Regardons plutôt le paysage linguistique de la Suisse alémanique.

En Suisse non seulement le peuple pratique le Schwitzerdütsch à l’oral, mais en outre le Schwitzerdütsch diffère passablement d’un canton à l’autre. Que se passe-t-il quand les locuteurs de Suisse alémanique passent à l’écrit ? Eux aussi basculent vers le standard allemand pour exactement les mêmes raisons que les Bavarois et les Autrichiens. Mais avec une différence de taille : ils ne disent pas qu’ils passent au Hochdeutsch, mais au Schriftdütsch, ce qui est doublement révélateur : c’est leur standard réservé à l’écrit !

Le terme de Schriftdütsch révèle dans un même mouvement leur dépendance complète par rapport à l’allemand dans toute une série de domaines et la stricte limitation de cet usage aux seuls domaines où l’allemand est incontournable : l’écrit. Et leur seul écrit !

Pourtant cela peut se prolonger parfois à l’oral, par exemple dans des situations professionnelles plus formelles impliquant des étrangers ou des germanophones non suisses. Là les Suisses diront « Reden wir nun ‘Schriftdütsch’ (Parlons le standard [par politesse pour nos hôtes]).

Revenons maintenant en France : est-ce que les locuteurs de l’alsacien ou du francique mosellan ont moins de raisons que les autres germanophones de basculer vers le standard allemand lorsqu’ils passent à l’écrit ?

Certes la plupart de leurs besoins — professionnels, administratifs, scolaires et autres — sont couverts par le français. Pourtant lorsque le passage d’un oral alsacien à un écrit de la même famille de langues s’avère nécessaire, utile ou agréable, cet écrit pourrait et devrait être en allemand standard. Les DNA (Dernières nouvelles d’Alsace) et le quotidien l’Alsace ont longtemps eu une édition bilingue faisant une large place à l’allemand. Hélas les politiques et la disparition de nombreux locuteurs ont abouti à cette régression : la presse quotidienne bilingue n’existe plus ; elle est remplacée par un supplément hebdomadaire envoyé aux seuls abonnés.

A ce point précis je souhaite montrer pourquoi ce serait une hérésie de vouloir opposer l’alsacien à l’allemand : ce serait se tirer une balle dans le pied, car — ici comme ailleurs — l’allemand est le fond de réserve culturel et le prolongement naturel de l’alsacien. Et depuis longtemps !

Voici un rappel historique indispensable : comme le souligne le sociolinguiste Dominique Huck, pendant très longtemps ni le côté officiel français, ni les locuteurs alsaciens n’ont fait de différence entre le parler oral et le standard. « Jusqu’à la fin du XIXe siècle, nous dit-il, c’est le terme « Ditsch » ou « Deutsch » qui est utilisé pour désigner aussi bien les formes parlées en Alsace que les formes écrites en standard.

Paradoxalement c’est sous le 2eReich après 1870 que, l’Alsace n’ayant pas le même statut politique que les autres régions de l’empire, apparaît l’expression « Elsässerdeutsch » et plus tard « Elsässisch ». Mais c’est — bien plus tard — la politique linguistique française qui va s’engouffrer dans ce distinguo fallacieux, lequel servira à mieux estomper le lien organique entre l’oral alsacien et l’écrit allemand.

Quand donc a eu lieu l’entrée historique — largement occultée aujourd’hui — de la langue allemande dans l’univers français ? Remettons les pendules à l’heure : cela remonte à 1648, date du premier rattachement de l’Alsace et de la Moselle au royaume de France en application de la Paix de Westphalie. En vertu de quoi, on peut attribuer à la diplomatie de Richelieu d’abord, puis à Mazarin ensuite, l’entrée de la langue allemande dans le royaume de France. Pour près de trois siècles !

Revenons au présent. Un écrit en alsacien n’est certes pas rare, mais il se pratique dans des domaines plus limités que l’allemand. Dans ces conditions posons la vraie question : d’où vient le peu de place officiellement réservée ici à l’allemand ? Cela à l’inverse, notons-le, des usages observés en Bavière, en Autriche, en Suisse et même au Luxembourg (où le français et l’allemand coexistent avec le francique luxembourgeois).

La raison linguistique plaiderait pour des usages similaires ici aussi. Il faut donc chercher ailleurs les racines de cette exclusion de facto de l’allemand, cause de son recul généralisé en Alsace et en Moselle. Exclusion qui n’a d’équivalent symétrique que la « défrancisation » — la « Entwelschung » — pratiquée par les nazis entre 1940 et 1945.

Exclusion de facto ? Oui, cent fois oui : l’allemand est ici non seulement très largement absent des écrits professionnels et commerciaux, mais il est en outre insuffisamment promu dans l’institution scolaire et universitaire.

Insuffisamment par rapport aux nombreuses relations de l’Alsace et de la Moselle avec leurs voisins allemands et suisses ? Insuffisamment eu égard au grand nombre d’emplois frontaliers perdus, soit par manque de bilingues, soit parce que les bilingues alsaciens n’ont plus la pratique du standard.

Un recul grave a eu lieu lorsque l’ORBI — Office régional pour le bilinguisme en Alsace — a été remplacé par l’OLCA — Office pour la langue et la culture d’Alsace — dont la marque aura été de délaisser l’allemand sous le prétexte de se concentrer sur l’alsacien. Comme si les deux formes n’étaient pas complémentaires, comme si elles n’étaient pas « les deux faces d’une même médaille », ainsi que l’a écrit Pierre Klein.

[Comme un signe de ce changement, tandis que l’ORBI me sollicitait régulièrement pour animer conférences et séminaires sur les avantages d’une éducation bilingue, avec l’OLCA je n’ai plus été appelé à servir cette cause].

Quant à la politique scolaire officielle, elle vient encore aggraver cette régression : le nombre de (vraies) filières bilingues précoces français/allemand — bien qu’en progression relative depuis peu — ne correspond ni aux potentialités ni aux besoins économiques, commerciaux et professionnels de l’Alsace. La situation scolaire en Moselle est pire.

Je reviens donc à ma question : « Pourquoi tant d’exclusion qui frise l’ostracisme ? »

Idées reçues et phobies :

Les idées reçues reposent sur deux axiomes erronés.

Premier axiome erroné : le monolingue aurait une meilleure maîtrise du français et une seconde langue nuirait aux compétences de l’élève en langue nationale. Il m’appartient de combattre cette idée que malheureusement certains enseignants ont souvent encore en tête. Car c’est le contraire qui est vrai. Pour plusieurs raisons.

1ercas : quand un enfant a acquis des rudiments de langue alsacienne à la maison, il ne doit pas être traité comme une tabula rasa par l’école : l’éducation doit au contraire exploiter ses acquis linguistiques. Sinon cela entraîne un déficit cognitif déstabilisant, au moins un manque à gagner et au pire un frein dans sa pratique du français.

Second cas : lorsque l’enfant n’a pas bénéficié d’une transmission familiale de l’alsacien et qu’il découvre et acquiert cette langue à la maternelle, ce n’est pas exactement une langue de plus à apprendre (comme ce serait le cas plus tard au collège et au lycée). Il s’agit d’autre chose : une seconde langue précoce est une véritable formation cérébrale et intellectuelle. Pas seulement une ouverture et un complément de culture comme les langues abordées tardivement au collège et au lycée.

Pourquoi parler de formation cérébrale ? Parce qu’’à cet âge précoce on n’acquiert pas la langue de façon consciente et volontaire, mais dans le vécu des jeux et des interactions, des comptines et des chansons. De telle façon que l’élève pratique des allers-retours permanents entre ses deux langues spontanément et de plus en plus efficacement, sans traduire ni réfléchir, mais dans une libre reformulation de ce qu’il ressent ou veut exprimer. Avec des affabulations et des omissions propres à cet âge.

Ces va-et-vient permanents l’amènent à saisir que derrière des formes différentes s’expriment des contenus identiques. Ce malgré quelques différences culturelles. L’enfant en classe bilingue précoce a très tôt touché du doigt à la fois la relativité des formes et des mots et l’universalité très large des contenus, des idées et des sentiments. Voilà une formation de l’esprit qu’aucune acquisition tardive n’apporte avec autant de profondeur et d’efficacité.

Le jeune enfant apprend dans un vécu que l’Autre n’est qu’une variante humaine, comme moi avec ses différences.

L’avantage que donne la connaissance d’une seconde langue, Goethe l’avait déjà énoncé en son temps : » On ne connaît bien sa langue que lorsqu’on en parle d’autres ».

Les arguments avancés par les responsables de l’Éducation nationale des années d’après-guerre étaient : « Les dialectes ne sont pas de vraies langues, car elles n’ont pas de grammaire ». Ceci n’est rien d’autre qu’une ineptie. La grammaire n’est pas cette description de la langue que prodigue l’école.

La grammaire arrive dans un cerveau d’enfant à l’oral et avant l’école : dès qu’il observe, engrange et reproduit les féminins, les pluriels, les formes des verbes, les constructions de phrases et l’ordre des mots, les prépositions et, le cas échéant, les déclinaisons. C’est toute cette morphosyntaxe que nous avons intériorisée et automatisée entre zéro et sept ans. Et c’est justement cette dimension de la langue qui devient plus difficile à acquérir après cet âge.

Bref, une langue sans grammaire, ça n’existe tout simplement pas. L’acquisition de ces automatismes grammaticaux à un âge tendre assure une plus grande fluidité de la parole et plus tard à l’écrit.

L’acquisition d’automatismes linguistiques est ensuite transférable à d’autres langues. Or ce sont les automatismes du très jeune âge qui permettront l’apprentissage de nouveaux automatismes pour les langues tardives du collège et du lycée. Là les avantages du bilingue sont patents, il dispose d’un double stock de sons, de mots et de structures, et ses transferts à d’autres langues sont plus aisés et plus rapides que chez l’enfant unilingue. Ce qui me permet de dire que le bilingue précoce est un plurilingue en herbe.

On n’est donc pas meilleur francophone parce qu’on est monolingue. C’est le contraire !

Second axiome erroné : le locuteur monolingue serait un meilleur citoyen : cela n’est jamais exprimé de cette façon explicite, mais c’est souvent sous-jacent. Or cela fait bon marché de nos auteurs, savants, artistes, chanteurs et comédiens — dont les noms fourmillent sur nos écrans et dans notre histoire — qui ont passablement enrichi la création française grâce à leurs doubles racines linguistiques et culturelles.

Sans parler de tous ces « Morts pour la France » qui étaient des locuteurs d’une langue africaine ou autre et pour qui le français était leur seconde langue.

Ces deux axiomes sont des constructions idéologiques. Celles-ci ont été élaborées au fil du temps et des méandres de l’histoire. Elles n’ont aucun fondement en sciences humaines. Pourtant si elles ont trop longtemps intoxiqué la pensée — ou la non-pensée — c’est que derrière ces idées reçues se cachent des phobies tenaces.

Un premier indice de ces phobies — indice subtil, mais omniprésent — se révèle dans l’exclusion quasi systématique des accents régionaux chez les présentateurs et les chroniqueurs de nos médias. Exclusion des accents que l’on n’observe ni sur les chaînes allemandes, suisses ou autrichiennes, ni d’ailleurs dans les autres pays européens. Cependant on accepte et on apprécie dans nos médias les accents des étrangers qui parlent français, souvent assez correctement. Ce qui signifie que l’exclusion vise surtout les accents de France… .

Ici il convient de noter que les locuteurs d’une langue régionale de France ne perdent pas tous leur accent, pourtant dévalorisé dès l’école. Les Méridionaux occitanophones et basques, par exemple, se font un plaisir de conserver leur accent : ce n’est pas qu’ils seraient incapables de s’en débarrasser puisque beaucoup le font ; non, c’est une forme de résistance culturelle que de marquer son occitanité, même lorsqu’on ne parle plus l’occitan.

Mais l’exclusion des accents n’est qu’un indice révélateur d’une glottophobie plus grave. Ce qui n’est que la partie émergée de l’iceberg cache un verrou idéologique plus profond que l’on peut formuler ainsi : le nivellement linguistique serait indispensable à l’unité de la nation.

Nous voilà au cœur du blocage : on recherche l’unité et l’égalité dans l’uniformité des citoyens ; on accorde au nivellement linguistique et culturel des attributs qu’il n’a pas. Ce nivellement n’est pas synonyme de démocratie ni de république ; il est synonyme de non-respect du peuple dans ce qu’il a de plus profond, son parler. Or le respect est le fondement de toute démocratie.

Dans le cas de l’exclusion de l’allemand en Alsace, la pulsion de nivellement s’est appuyée sur un lourd passé de guerres franco-allemandes. Mais n’est-il pas venu le temps de bien faire la distinction entre langue et histoire, entre passé et présent ? Et l’amitié franco-allemande n’est-elle qu’un gadget pour grandes mondanités internationales ? Il est temps de dépoussiérer la perception de notre voisin et de dépolluer l’atmosphère des miasmes du passé. Il est temps de redonner à la langue allemande sa place de choix non seulement comme langue du voisin et ami, mais aussi comme langue écrite et arrière-plan culturel des locuteurs de l’alsacien et du mosellan, lorsqu’ils le désirent.

Comme l’a écrit Dominique Huck, cela exige une politique linguistique volontariste d’envergure. Et j’ajouterai un renversement de perspective profondément humaniste.

Oui, l’allemand est aussi une langue de France. Et que vivent et prospèrent les classes bilingues français/allemand/alsacien !

Oui, la France viole la loi !

Oui, la France viole la loi !

Je vois, de-ci, de-là, que la France n’aurait pas violé la Charte européenne de l’autonomie locale puisque le Conseil d’État a déclaré que ce n’était pas le cas… Ah bon ?
 
Rappelons qu’un jacobin ne raisonne qu’en termes de puissance et d’apparence… c’est l’apparence de la puissance qui donne la force au pays de s’imposer aux autres. Il faut donc coûte que coûte préserver les apparences ! Rappelons aussi que le Conseil d’État est la récompense suprême du système à ceux qui auront été les plus jacobins durant leur carrière. Voyez ce qu’en dit Le Monde.
 
Ne retenons que cet extrait de l’article : « Comment expliquer aux citoyens, aux entreprises, aux collectivités territoriales qui ont sollicité du juge administratif une décision impartiale dans leurs litiges avec un préfet, un ministre ou le président de la République lui-même, que la question va être tranchée en partie par des personnes nommées en raison de leur proximité du pouvoir politique et qui ne possèdent aucun diplôme de droit ? »
 
Serait-ce donc que le Conseil d’État de la France ne soit qu’un ramassis de serviteurs zélés de l’État jacobin, même pas forcément compétent en droit public ? Je vous remets ici un autre extrait de l’article du Monde cité ci-dessus, pour savoir si ça se passe aussi comme ça chez nos voisins : « Chez nos plus proches voisins européens, en Italie, en Espagne, en Allemagne, il est indispensable de justifier des plus hautes qualifications juridiques (ce qui semble évident nous parlons de la Cour suprême !) et d’avoir démontré une aptitude à l’exercice des fonctions de juge. »
 
Voilà, le décor est planté. Étudions maintenant cette charte qui vaut, en France, comme un traité international qui prime donc sur les lois nationales.
 
Après le recours d’Unser Land, de la FDA et d’autres à l’époque le Conseil d’État a jugé que la fusion des régions est valable prétextant qu’elle ne s’applique qu’entre États membres : particuliers et associations n’ont pas pouvoir de protestation. On mesure la valeur « juridique de l’argument » qui serait parfaitement recevable… dans une dictature.

Reste que les autres démocraties du Conseil de l’Europe ne sont pas des citoyens français, elles, et qu’elles n’ont donc pas comme nous, juste de droit de la fermer et de passer leur chemin. Les rapporteurs ont donc rempli leur mission d’examen de la démocratie en France et ont rendu un rapport que l’on peut lire ici :
https://rm.coe.int/1680719445#_Toc438547523 et qui évoque la loi NOTRe.
 
Ce rapport a été validé à l’unanimité… moins les voix de la France. J’étais dans l’hémicycle à ce moment, et on sentait bien l’agacement des rapporteurs face aux manœuvres de la délégation française qui essayait de biaiser la responsabilité de la France avec des arguments risibles…
 
Dans les chapitres qui précèdent le point 208, le plus important que je reproduis ici, les rapporteurs expliquent toute la démarche de la France, jusqu’à la décision très discutée du Conseil d’État. Après avoir bien étudié la question, y compris la décision du Conseil d’État après notre recours :
208. Les rapporteurs concluent par conséquent que les procédures d’adoption de la loi du 16 janvier 2015 relative « à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral » n’ont pas respecté les dispositions de la Charte susmentionnées et qu’il y a donc eu violation de l’article 5.
 
Nous avons donc bien, dans un rapport du Conseil de l’Europe, une phrase qui dit très clairement :
 
IL Y A DONC EU VIOLATION DE L’ARTICLE 5 !
 
Et que dit cet article 5 de la charte ?
 
Article 5 — Protection des limites territoriales des collectivités locales
Pour toute modification des limites territoriales locales, les collectivités locales concernées doivent être consultées préalablement, éventuellement par voie de référendum là où la loi le permet.
 
Un simple citoyen comprend la chose… visiblement, pas un énarque ! Ni nos élus ni, nous, citoyens, n’avons été consultés. Et ce n’est pas faute de l’avoir demandé avec la pétition « Alsace, retrouve ta voix » qui avait, en mars 2015, réuni plus de 117 000 signatures d’Alsaciens sur des pétitions en papier, avec pour chacune d’elles les coordonnées et le bureau de vote, en Alsace, du signataire.
 
Dès lors, je prierai ceux qui osent nous dire qu’il n’y a pas de violation de la Charte européenne de l’autonomie locale au prétexte que le Conseil d’État à dit que… d’avoir au moins la décence de se taire s’ils acceptent, sans sourciller, d’être dans un pays qui dérive de plus en plus vers une dictature !

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