J’ai un profond respect des anciens en général, plus encore quand ils ont connu les affres d’une guerre. Vous, les anciens combattants, portez en vous la sagesse et l’expérience d’une vie dont l’essentiel est désormais derrière vous, mais à laquelle vous pouvez encore apporter tant en éclairant et débroussaillant le chemin de vos descendants.
Nous sommes le 11 novembre, un jour heureux pour vos parents qui ont connu la Première Guerre mondiale et qui en ont tant souffert.
Je suis un ancien gendarme, et j’ai pendant ma carrière régulièrement participé aux cérémonies commémoratives de cette journée, en présentant les honneurs devant les monuments aux morts. J’étais fier de mon pays et de ces soldats tombés fièrement pour défendre notre liberté…
Voilà que la France décide de rayer notre belle Alsace des cartes du monde. Voilà un triste personnage qui, à la tribune de l’Assemblée nationale, ose proclamer que nous autres Alsaciens, n’existons pas.
Alors, je me suis intéressé à l’histoire de ma région, l’histoire de l’Alsace. Nous autres Alsaciens, héritons d’une histoire très particulière, faite d’indépendance, d’autonomie et d’alliance ou de soumission, c’est selon, avec l’Allemagne, la Suisse et bien entendu la France. C’est passionnant. Et je vois que je ne suis pas le seul a avoir été blessé par cette agression et la disparition de mon Alsace. Je veux que mes enfants soient Alsaciens, pas “grandestiens”… quel hérésie !
Alors que je croyais fermement que l’Alsace avait été annexée par l’Allemagne en 1871, libérée du joug allemand en 1918, reprise à nouveau par les nazis en 1939 et enfin libéré à nouveau par les Français en 1945… Voilà que je découvre que l’Allemagne a en fait occupé la France qu’en réponse à une déclaration de guerre de Napoléon III qui pensait pouvoir faire main basse sur La Sarre en jouant sur les divisions de l’Empire allemand, tombant dans le piège tendu par Bismarck.
Je croyais que l’Alsace avait été annexée de force par l’Allemagne et je découvre qu’en fait, la France a tout simplement donné l’Alsace et la partie alémanique de la Moselle (ce que l’on appelait alors Elsass-Lothringen) à l’Allemagne pour ne pas avoir à s’acquitter de trop de dommages de guerre (vu que c’est elle qui avait déclaré la guerre à l’Allemagne).
La France nous a donné pour ne pas avoir à payer. Ça ne vous interpelle pas quelque part ? Les Alsaciens ne valent donc pas plus que quelques milliards de francs pour la France ? Finalement, nous ne sommes pour la France qu’une marchandise que l’on donne ? Que valent les sales boches que nous sommes toujours pour Paris ?
La France est félonne. Elle peut signer un traité de paix (comprenant cette phrase : « L’Empire allemand possédera ces territoires (NDLR L’Alsace et la partie alémanique de la Moselle) à perpétuité en toute souveraineté et propriété » et ensuite se lancer dans des manœuvres politiques pour revenir sur son traité. A-t-elle fait autrement en signant et promulguant la charte européenne de l’autonomie locale qu’elle a bafouée en méprisant les peuples des régions qu’elle a fait disparaître ?
Nous voici donc au sein de l’Empire allemand avec un statut assez particulier. Nous devrons aux autonomistes alsaciens de devenir un land allemand à part entière le 31 mai 1911, date à laquelle notre pays Alsace, se dote d’une constitution, d’un parlement (qui siégeait dans l’actuel Théâtre national de Strasbourg), d’un drapeau (le fameux rot un wiss), d’un hymne (D’r Fahnenlied) et d’un Président, le Dr Eugène Ricklin, également maire de Dammerkirch à l’époque.
L’Alsace vivra alors une période faste, de croissance et de liberté. Certains iront même jusqu’à dire qu’elle a vécu là les plus belles années de sa longue histoire. Hélas pour elle, la France manœuvrait en coulisse pour récupérer cette terre qu’elle avait donnée à perpétuité et en toute souveraineté et propriété à l’Allemagne.
Elle fit tant et si bien que ses manœuvres ont abouti à la Première Guerre mondiale. Et là, que croyez-vous qu’il advint ? Nos arrières-grands-parents, grands-parents et même parfois parents pour certains d’entres-vous, ont enfilé le seul uniforme qui leur permettait de défendre leur Heimat, leur chère Alsace et cette nouvelle république qu’ils avaient réussi à construire au sein de l’Empire allemand : l’uniforme allemand ! Les chiffres varient, mais ils étaient plus de 300 000 à se battre sous uniforme allemand contre les Français.
Combien sont tombés sous les balles de soldats français ? Combien de soldats français ont-ils tués ? On ne le sera jamais. Par contre, leur ancienne appartenance à la France leur a valu un traitement particulier de la part de l’Allemagne qui a proclamé l’état de guerre en Alsace et qui les a bien souvent envoyé se battre sur d’autres fronts que ceux de la France.
La suite, on la connaît. La France était aux côtés des vainqueurs. Elle a annexée, j’insiste sur le mot : annexée notre chère Alsace en ignorant tout simplement que nous étions un peuple, que nous avions une constitution, une devise, un drapeau et un hymne national. Le savez-vous seulement encore, vous les valeureux combattants de la Seconde Guerre mondiale ?
C’est le propre de notre peuple, toujours entre le marteau et l’enclume, toujours entre la France et l’Allemagne sans avoir jamais aucun respect ou pouvoir donner son avis !
Je suis triste, quand je vois aujourd’hui des communes qui célèbrent cet événement sans évoquer avec nos enfants le fait que nos anciens étaient sous uniforme allemand, nous obligeant ainsi à renoncer à un pan entier de notre histoire.
Je suis triste parce que les souffrances que vous ont imposés les nazis pendant la seconde mondiale vous ont fait tourné le dos à vos origines, à vos arbres généalogiques et vous poussent aujourd’hui a vous soumettre à ce pays qui nous a imposé son histoire en effaçant la nôtre, ce pays qui nous a arraché notre langue pour nous imposer la sienne, ce pays qui nous après nous avoir tant promis et qui aujourd’hui nous a effacé des cartes du monde.
Je suis triste parce que vous avez renoncé à notre chère Heimat pour vous revendiquer du pays qui nie notre existence (il n’y a pas de peuple alsacien) et qui nous fait tant de mal en nous rayant des cartes. Vous vous êtes battus avec les armes pour sauver la liberté… et aujourd’hui, à qui rendez-vous hommage ? Au pays qui nous supprime la liberté la plus élémentaire : exister !
Non, la France n’est pas le pays de la liberté. La France est une république bananière corrompue, qui a simplement remplacé les rois par des nantis en 1789 et qui appelle ça la révolution. Rejoignez notre combat pour la liberté de l’Alsace et redevenez les fiers guerriers de la liberté que vous êtes toujours !
Aujourd’hui, les armes ne sont plus des fusils : ce sont des bulletins de vote. Battez-vous à nouveau pour la liberté en votant pour les partis autonomistes et indépendantistes, l’Alsace le mérite !
Crédit photo : Unser Land